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Vaudun

Il y a deux écritures pour ce mot :

- vaudou : écriture occidentalisée ;

- vaudun : prononciation en langue fon : la syllabe finale est restée nasalisée.

 

Le vaudun vient de l’ancienne Côte-des-Esclaves qui s’étendait du Ghana jusqu’au Niger en passant par le Togo et le Bénin. Son berceau est les régions d’Abomey et de Cotonou, soit l’ancien royaume du Dahomey.

 

Les pratiques vaudun sont vivaces même si les habitants de ces quatre pays sont de fervents catholiques. Derrière les icônes religieuses se cachent les divinités vaudun. Par exemple, Paul, boit tous les jours une boisson à base de sodabi et de plantes censée le protéger d’attaque de sorcellerie, mais ce n’est pas une pratique vaudun parce que la boisson a été bénie par le prêtre.

 

Le vaudun ce n’est pas la sorcellerie mais une vision du monde, une vision de la vie. On retrouve deux grands principes :

 

- le gbe ou la vie : on retrouve cette racine dans beaucoup de mots relatifs à la vie : gbeto : l'homme, « celui qui a la vie » ; gbeme : l'univers, « le lieu de la vie » ; dugbe, être heureux, « manger la vie » ; gbedudu, le bonheur.

C'est aussi la vie au sens de destin, gbenu, « la chose de la vie », qui commande tout le reste : Gbenu we gbo wè : c'est le sort qui a tranché pour toi ;

- le se ou l’esprit en tant que principe vital : Se-gbo, le grand principe vital c'est-à-dire le Dieu source de vie : il est source de toute vie (et unique). À la naissance il donne à chacun un se qui est le principe personnel de vie. Ce dernier peut d’ailleurs être celui du grand-père ou de la grand-mère, mais sans être une réincarnation. En effet, l’aïeul reste bien chez les ancêtres. Quand un individu meurt, Se-gbo reprend le se du défunt. Il le conduit chez les ancêtres et non pas chez Dieu. Il n’y a pas de culte pour le Se-gbo. Sans doute parce qu’il est trop loin de l’Homme et trop grand. On raconte qu’au début du monde, une femme aurait frappé le ciel de son pilon, d’où son éloignement. Ce mythe montre bien le Se-gbo comme une divinité que l’on peut ni voir ni atteindre.

Le se est aussi le destin fixé d’avance. Ce destin peut être positif : Se we na, c'est un cadeau de mon destin, mais aussi négatif : Se cé da : mon destin est à recevoir, on reçoit le malheur quand il arrive.

 

Dans cette pratique on dépend donc de son destin. Pour le connaître on fait appel au Fa. Mais savoir ce qui nous attend ne change rien au positif ou au négatif, tout ce qui doit arriver va arriver, d’où un certain fatalisme.

 

On peut ajouter deux autres termes importants :

Xo ou la parole : toute parole éclaire et surtout réalise d’où la gravité de l'insulte ou d'un mot prononcé sans vouloir du mal.

Hun ou le sang : qui veut aussi dit le vaudun : l'esprit divin. C’est lié à la notion de secret mais de secret vital. Hun no do me xo me / Co e no tun àtan wèwè : on ne dit pas ce qu'on pense, on ne dit pas son nom secret, le Hun-xo). Car tout vaudun hun a une parole secrète Hun-xo donnée à l’initiation et qu'il ne faut pas révéler sous peine de mort.

 

Le grand désir de base est de vivre bien et longtemps. Pour cela, il s’agit d’avoir de bonnes relations dans le triple réseau où l’Homme est plongé.

 

1) Relations avec le monde de l'invisible

 

Dans cette pratique, chacun sait qu’il n’est qu’un petit morceau d’un ensemble et que ce que l’on voit est peu face à ce que l’on ne voit pas.

C'est sans doute le sens du mot vaudun. L’origine du mot est très discutée, mais la plus plausible (en se basant sur les mots et leurs accents toniques) est : vo-don : à part - là-bas. L’invisible c’est non seulement les différentes divinités mais aussi l'ensemble des réalités qui existent et que nous ne voyons pas, sans oublier les ancêtres.

 

2) Relations avec le monde de la nature

 

Ce sont toutes les forces naturelles et certaines sont privilégiées : dans la nature proprement dite : la mer, la terre, l’orage, le feu ; dans les plantes : l’iroko, le fromager, le baobab ; et chez les animaux on trouve notamment le serpent.

 

3) Relations avec les hommes, la société

 

- A la base est la grande famille le hennu ; c’est la collectivité familiale avec son chef choisi, composée de plusieurs foyers (xwéta).

- Il y a aussi le regroupement de plusieurs hennu = akota : tribu, lignée /descendance, tous rattachés au même ancêtre (réel ou mythique).

- Il y a également le village ou pays : to (me).

 

À tout cela s’ajoute une solidarité (que l’on peut observer à propos des enfants en bas âge) et une obéissance rigoureuse aux lois sociales, avec un sens hiérarchique très marqué à respecter le gan.

 

 

Photos disponibles sur le lien suivant :

 

https://plus.google.com/photos/101372938184988355569/albums/5884866096949240113?authkey=CJnE1bjfv8SWtgE 



03/04/2011
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