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Les élections présidentielles vues par moi

 

Au Bénin, la constitution impose qu'un président soit élu avant la fin exacte du mandat du président en cours. En l'occurrence le 6 avril.

 

Le gouvernement du Docteur Yayi Boni, pour faciliter le recensement de la population en âge de voter et faciliter la remise des cartes électorales a mis en place la LEPI : Liste Électorale Personnalisée Informatisée.

 

Il y a eu des cafouillages pendant le recensement de la population puis pour la distribution des cartes. Les gens ne retrouvaient pas leur nom sur la liste de leur village, d'autre se retrouvaient avec plusieurs cartes et des mineurs se voyaient attribuer des cartes électorale !

Du coup, aujourd'hui, on met sur le dos du président tous ces problèmes qui ne sont dus qu'à un mauvais travail des membres de la LEPI. Ainsi, tous ces problèmes ont repoussé la date du premier tour.

 

La population était très inquiète et avait très peur que la violence des autres pays africains vienne s'implanter au Bénin. En effet, en plus des pays en pleine révolution, beaucoup de pays de l'Afrique de l'Ouest sont en pleine période électorale, et ça se passe plus ou moins bien. L'exemple de la Côte-d'Ivoire fait peur.

Alors, à l'initiative de la population, sont organisés des concerts de paix. À Dangbo, Fondacio a réussit à réunir diverses Églises du Bénin pour chanter et danser la Paix.

 

Il y avait 14 candidats et deux sortaient du lot : le président actuel et le leader du parti l'Union fait la Nation, Adrien Houngbedji.

Au Bénin il y a des partis politique mais comme en France. Ici, aucun n'a d'étiquette et d'image à tenir, c'est plus comme des groupes de personnes croyants aux mêmes idées. Ces partis se créent avec un nouveau candidat et disparaissent avec lui si sa résonnance est trop faible.

 

 

Comment se déroule les campagnes ?

 

Comme une grande partie de la population est analphabète, il n'y a pas de tracs distribués dans les boîtes postales. Les candidats font des spots TV et ça fait peur. Ce n'est rien d'autre que de la propagande et du bourrage de crâne.

Ensuite, ils font beaucoup de meetings dans tout le Bénin, mais que dans les régions déjà acquises à leur cause. Les candidats écoutent les revendications de la population et leur promettent tous ce qu'elle demande. Puis le candidat fait un beau discours et écoute celui du maire lui assurant le soutien de toute la population du village ou de la ville où il est le jour des élections. Enfin, pour les territoires à conquérir, c'est le premier arrivé premier servi !

Mais les habitants des villages organisaient eux-mêmes des rassemblements pour convaincre la population de voter pour le candidat qu'il soutienne, même si ce dernier était absent.

 

Personnellement, je suis incapable de dire quel est le programme d'un des candidats aux élections. Comme ils promettent tout à tout le monde et qu'une campagne se base sur la séduction et non sur des idées pour faire avancer le pays, rien n'est clair pour moi.

J'ai aussi remarqué l'absence de débats télévisé entre candidats. Cependant, les journalistes organisaient des interviews mais c'étaient souvent les porte-parole des candidats qui s'y présentaient. Ils répondaient avec des réponses toutes faites comme s'ils avaient déjà eu les questions !

 

 

Comment la population vote-elle ? En fonction de quoi ?

 

J'ai souvent entendu que les populations du sud votent pour un candidat du sud et celles du nord pour un candidat du nord.

Pourquoi ? Parce que les candidats ont, apparemment, tendance à développer leur région d'origine. Par exemple, il a été reproché à Yayi Boni, qui vient du nord, d'avoir plus développé la ville de Parakou que Cotonou ou encore Porto-Novo.

Les gens ne remettent pas en question ce que disent les candidats. Ils votent pour celui qui les a séduit par des concerts avec des stars gratuits ou autre, pas pour les projets qu'il a pour le pays.

À la bibliothèque j'ai eu une discussion avec un jeune de 4e, Mouftao, donc pas en âge de voter. Ce jeune voudrait devenir journaliste. Et il me dit que s'il pouvait voter il choisirait le candidat de l'Union fait la Nation.

 

Ses arguments :

 

-          il offre à tous les étudiants des ordinateurs portables ;

-          il dénonce les meurtres commis par Yayi Boni avec photos à l'appui dans des journaux ;

-          le nom du parti politique veut tout dire sur les intentions du candidat ;

-          le candidat a l'air sympathique.

 

À quoi j'ai répondu :

 

-          le prix d'un ordinateur × le nombre d'étudiants = des millions de francs cfa que ce candidat pourrait utiliser pour rénover Cotonou ou aider les populations sinistrées par les inondations ;

-          pour les journaux, je lui dis de vérifier les informations qu'il trouve : depuis combien de temps existent ces journaux ? Est-ce que ces informations ont été reprises par les journaux officiels ? Je lui explique que sur Internet on trouve autant de photos de cadavres que l'on veut et que l'on peut faire dire n'importe quoi à une image quand elle est sortie de son contexte.

-          Comment lui expliquer qu'on vote pour le programme du candidat et non parce qu'il a l'air sympa ?

 

Je lui ai dit tout ça parce qu'il veut devenir journaliste. Chez nous on nous apprend à avoir l'esprit critique, à lire les images, à vérifier les sources des textes, ici ils ne savent pas.

Ce n'est pas le seul à penser comme ça, des adultes ont la même réflexion. Il répétait juste ce que les autres disaient. Je pense que c'est à partir de la fac que les jeunes commencent à « réfléchir » et à remettre en question ce qu'ils entendent.

 

 

Le déroulement du vote

 

Les gens votent le dimanche. Comme ils ne signent pas, on leur encre le pouce pour avoir la preuve de leur vote.

Durant le déroulement il y a les agents de la LEPI chargés de surveiller le vote en remplissant des fiches types, sur les membres du bureau de vote. Ces agents viennent de tous les horizons, en général ce sont des étudiants, professeurs, des personnes qui savent écrire.

 

C'est la CENA qui s'occupe du dépouillement et qui annonce les résultats provisoires. Ces résultats ont été contestés. On a retiré certains bulletins et recompté. Cette fois-ci c'est la Cour Constitutionnelle qui a donné les résultats, toujours provisoires. En effet, il y a une période de six jours pendant laquelle les candidats peuvent contester, par recours, les résultats.

Actuellement, nous n'avons toujours pas les résultats définitifs. Ils seront donnés au plus tard le 6 avril, date de fin du mandat du président Yayi Boni.



03/04/2011
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