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Le mahout

Le mahout

Être mahout c’est perpétuer un savoir, une tradition plusieurs fois millénaire. On est mahout de père en fils et le savoir est transmis oralement.

Mahout, ce n’est pas seulement monter sur le dos de l’éléphant et le conduire à travers la forêt. Il doit prodiguer les soins quotidiens nécessaires à l’animal (qui mange environ 250 kg de végétaux et boit pas moins de 140 litres d’eau !), diagnostiquer les maladies, apprécier son caractère et ses capacités, connaître les habitudes de ses animaux à l’état sauvage… jusqu’à la conception et l’entretient des harnais et tout le matériel nécessaire. Un mahout doit bien connaître son éléphant, son « comportement social » pour qu’il puisse bien s’intégrer dans un groupe d’éléphants domestiques.

Il faut avoir été au contact des éléphants depuis sa plus tendre enfance pour pouvoir prétendre à devenir mahout. En effet, tous ont joué avec des éléphanteaux avant même de savoir parler. Cette étape est importante pour la suite de la domestication de l’animal. En effet, un éléphant est capable d’avoir des souvenirs, et les moments d’amusement avec son « jeune maître » sont un atout pour un dressage en douceur. Un mahout a recourt à la ruse, l’amour et le respect pour une domestication efficace.

L’espérance de vie d’un éléphant et d’un homme étant sensiblement la même (entre 50 et 100 ans suivants qu’ils sont à l’état sauvage ou non) le mahout partage toute sa vie avec son animal : de l’enfance à la mort. C’est une histoire de fraternité et d’amitié profonde entre l’homme et l’éléphant.

 

La capture d’un éléphant

Au Laos, la capture des éléphants se faisait autrefois au lasso et un par un. Cette technique demandait beaucoup d’adresse et de courage !

Pour trouver un éléphant, les mahouts doivent trouver des traces fraîches car celles-ci, pour ceux qui savent les lire, leur indiqueront de combien d’individus est composé le groupe, la taille et l’âge de l’animal de l’empreinte.

La bête traquée devra avoir entre 5 et 15 ans, car au-delà de cet âge l’éléphant sera plus fort que plusieurs hommes et la capture s’avèrerait terriblement dangereuse.

Lorsque le groupe est localisé, les mahouts montés sur leurs éléphants avancent à contrevent pour ne pas se faire repérer à l’odeur. Le lanceur de lasso se tient à la place du mahout, c’est-à-dire sur la nuque de l’éléphant, tandis que le cornac, lui, se tient assis sur sa croupe. Le lasso mesure environ 10 mètres pour 10 cm de diamètres et est solidement attaché au harnais de l’éléphant.

La capture se déroule ensuite suivant une stratégie simple mais efficace : les mahouts s’approchent d’abord par derrière puis par le côté. Ceux de derrière attrapent au lasso une de ses pattes tandis que d’autres, arrivant sur le flan opposé lancent un lasso autour de la tête de l’éléphant sauvage. Rapidement, ils amènent la corde et l’attache au harnais pour limiter les mouvements de l’animal et en même temps un autre mahout arrive et le bloque de l’autre côté. L’éléphant sauvage est ainsi « prisonnier » et est obligé de suivre le même chemin que les éléphants domestiqués.

 

Le dressage des éléphants

Chaque éléphanteau, qu’il soir sauvage ou né en captivité, ne peut commencer son dressage qu’à partir de trois ou quatre ans, c’est-à-dire après son sevrage.

Le dressage dure environ un mois et il est dirigé par un « maître-dresseur » accompagné du futur mahout. La technique est transmise de génération en génération et est un parfait mélange de force, d’autorité et de douceur ; toute brutalité inutile est proscrite et briser un animal ne facilitera pas le bon déroulement du dressage.

Au cours de son apprentissage, seul le futur mahout pourra apporter la nourriture à l’éléphanteau, nouant ainsi une relation de confiance. Les éléphants font preuve d’une capacité d’adaptation impressionnante, ils finissent toujours par accepter la nourriture venant d’un étranger.

Une fois la « résistance physique » de l’animal « vaincue » le mahout et le dresseur se relais auprès de l’animal pour lui parler et ainsi l’habituer aux humains.

Pourtant, un autre problème apparaît rapidement : les esprits sauvages. En effet, selon les croyances laotiennes, ces esprits entourent l’éléphanteau pour lui rappeler sans cesse d’où il vient, ses véritables origines, contrecarrant ainsi le bon déroulement du dressage. Dans ce cas, le mahout et le dresseur procède à la purification du matériel nécessaire, puis lâcheront un poulet sur le dos de l’animal qui, en s’envolant, emportera les esprits sauvages prisonniers de ses plumes.

Maintenant libéré, le dressage peut reprendre et requiert l’aide d’au moins deux éléphants adultes domestiqués qui lui enseigneront comment répondre aux demandes du mahout. Ensuite, lorsque l’éléphant est attaché, un enfant lui grimpe sur la nuque pour que l’éléphanteau s’habitue au contact, au poids pesant sur son dos.

Enfin, lorsque le dressage touche à sa fin, le mahout grave trois noms sur trois morceaux de cannes à sucre et les présentent à l’éléphanteau qui choisira le sien en prenant l’un des trois. Dès lors, la cérémonie du baci peut commencer : bienvenue dans le monde des humains !



15/04/2013
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