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La nourriture au Bénin : habitudes alimantaires

La nourriture tient, d’après moi, une place peu importante dans la culture africaine dans le sens où elle est là juste pour se nourrir. Lorsque l’on est reçu chez quelqu’un, on nous offre à boire, mais pas de nourriture, sauf quand on se rend chez une personne pour un événement spécial : anniversaire, match de foot…

 

L’aliment de base est la farine de maïs consommée sous forme de pâte appelée wa. Elle s’accompagne de différentes sauces et se mange toujours avec du poisson, du poulet ou du porc (pour les grandes occasions). On trouve plus de viande au nord du Bénin. On mange aussi la pâte rouge, la pâte de manioc, l’igname, les bananes plantains, les patates, l’akassa, les ablos (à base de riz), les macaronis et les frites…

 

Tous ces plats sont accommodés de sauce : le crincrin ou gluant pour la pâte (blanc d’œuf avec des plantes), sauce tomates oignons… Mais, à part l’akassa avec les brochettes de porc et les ablos qui sont mes plats préférés, je trouve que la cuisine béninoise est peu variées et peu gouteuse comparée à la cuisine asiatique.

 

Les béninois mangent invariablement la même chose : la pâte avec le gluant et le poisson. Certains mangent ça midi et soir ! En général il n’y a qu’un plat principal qu’ils prennent en quantité. Les fruits sont rares et les légumes encore plus. Ils mangent le plus souvent les fruits dans la rue, après l’école ou le travail, car il y a beaucoup de vendeuses ambulantes. Ensuite, à part le tapioca au lait concentré et à la citronnelle, il n’y a pas de cuisine sucrée.

 

On mange sans couverts en se servant uniquement de ses doigts. On peut manger avec la main droite comme avec la gauche. C’est une expérience qui change notre rapport à la nourriture. Je trouve que ça nous rapproche du comportement animal. Les animaux ne mangent que pour vivre, ici c’est pareil. On ne mange pas par plaisir, juste par nécessité. Je ne suis bien évidemment pas en train de dire que les africains sont des animaux, j’essaie juste de décrire leur rapport (qui devient le mien aussi) à la nourriture. À la maison ils mangent vite et sans parler : une bouche qui mange ne parle pas.

 

Les repas se décomposent ainsi :

 

Le petit-déjeuner est servi (le week-end) vers 9 h et se compose de café au lait concentré accompagné de pain à la mayonnaise. Moi j’ai droit à une omelette tomates oignons, un thé et du lait en poudre. La mayonnaise au café, très peu pour moi. Je préfère le camembert jus d’orange !

 

Le midi, ils mangent en général de la bouillie avec des cacahuètes, et les enfants du riz ou de l’igname ou la bouillie. Pour moi c’est souvent bananes plantains avec du poisson, macaronis, semoule ou salade verte.

 

Le soir, le repas c’est la pâte pour tout le monde avec le gluant et le poisson. De temps en temps il y a la pâte rouge, un peu plus gouteuse. Mon repas du soir diffère de celui du midi mais est composé des ingrédients cités plus haut.

 

Les béninois consomment peu de produits laitiers en raison du prix et du moyen de conservation. Il faut un réfrigérateur ce qui est assez rare dans les villages. De plus, ce n’est pas dans leurs habitudes culinaires. On trouve du fromage au nord du pays que je préfère cuit que cru. De même, les légumes ils ne connaissent pas. Si on leur fait un plat français comme une ratatouille, ils ne vont même pas y toucher !

 

Même pour les fêtes de fin d’année ou pour les anniversaires on mange des plats de tous les jours.

 

La deuxième chose qui me choque par rapport à la nourriture c’est leur comportement lorsqu’ils sont invités quelque part. On l’a remarqué lors des soirées africaines et ça s’est confirmé lors de l’anniversaire d’Eudoxie. Les gens viennent pour profiter de la nourriture, pour manger plus que de coutume, comme s’ils mourraient de faim.

À l’anniversaire d’Eudoxie, il y avait beaucoup de monde jusqu’au gâteau, et quand l’heure de manger fut passée, la quasi-totalité des invités sont partis. Il ne restait plus que les membres de Fondacio et la famille !

De même pour nos soirées africaines, les garçons viennent pour manger. Quand on voit la quantité qu’ils absorbent, avec Marion nous sommes étonnées car en temps normal ils ne mangent pas tant de nourriture. Et puis après ils parlent entre eux, en fon, et nous on comprend rien. C’est au dernier repas que l’on a fait que je me suis sentie, pour la première fois depuis que je suis ici, étrangère. D’ordinaire je suis différente mais pas étrangère et mise à l’écart. Avec Marion nous nous sommes senties seules et on a passé une assez mauvaise soirée.

 

Quand ils sont invités ils viennent pour manger et c’est tout. Et c’est quelque chose qui me choque chaque fois que ça se passe. Et lorsque ça arrive lors de nos soirées chez Marion ça me donne l’impression qu’ils profitent que ce soit nous qui payions pour manger le plus possible. On nous demande sans cesse de faire des efforts pour goûter leur cuisine, mais si on veut leur faire partager la nôtre ils ne veulent même pas en manger. Comment peut-on faire un échange culture (puisque la nourriture c’est culturel) quand c’est à sens unique ?

 

 

Photo disponible via le lien ci-dessous :

https://plus.google.com/photos/101372938184988355569/albums/5884607228589194705



15/12/2010
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