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L’architecture au Bénin

I/ Les matériaux de construction

 

En Afrique, l’architecture en terre est un mode de construction datant de plus de 10 000 ans. Ce type d’architecture n’est pas limité aux populations sous-développées : de nombreuses civilisations ont utilisé ce matériau remarquable par sa plasticité et sa disponibilité. On peut ainsi parler de la partie la plus ancienne de la Muraille de Chine, des temples de Ramsès II dans le Delta du Nil, etc.

D’après ce que j’ai pu trouver, les spécialistes estiment que près du tiers de la population mondiale vit dans des constructions en terre.

La terre crue est la matière première la plus couramment utilisée pour édifier les murs des maisons africaines de la zone tropicale. Elle est employée de différentes manières : pure, c’est la terre de barre, mélangée de paille ou de bouse de vache : le pisé, imbibée d’eau c’est le banco.

Dans la zone de savane le banco est monté sous forme de couches superposées liées entre elles. Une ligne a le temps de durcir avant que la couche supérieure soit posée. Les niveaux sont souvent montés légèrement en surplomb, évitant ainsi la pluie de ruisseler sur les murs.

On peut aussi monter les murs de briques de terre séchée au soleil et scellé avec de la glaise humide. Cette technique du Sahel s’est maintenant généralisée en Afrique de l’Ouest.

En Afrique, la construction est une activité de saison sèche. En effet, la pluie risquerait de détruire les murs encore frais.

 

 

Un matériau économique et écologique.

 

Les africains recherchent pour leurs constructions de l’argile un peu sablonneuse, ce qui lui donne plus de stabilité et évite les fissures pendant le séchage.

Ce type de terre est facilement disponible : il suffit de creuser le sol pour trouver cette argile. C’est donc un matériau peu coûteux et qui nécessite juste la main-d’œuvre des paysans qui s’entre-aide pour construire leur maison.

L’argile, une fois sèche, restitue la nuit la chaleur du jour et le frais de la nuit pendant la journée, et offre une bonne résistance au feu.

Les différentes étapes de la construction sont réparties entre les hommes, les femmes, les jeunes et les enfants : les hommes creusent la terre et construisent les murs ; les jeunes posent les charpentes et les toits ; les femmes transportent l’eau, lissent les murs et dament le sol et les enfants aident à transporter les mottes humides.

 

 

Un matériau à entretenir régulièrement.

 

Cependant, la glaise ne résiste pas bien aux conditions climatiques, surtout en saison des pluies même si les fondations sont souvent renforcées de pierres ou de blocs de latérite, afin d’éviter que l’eau rentre dans les maisons. Les toits dépassent largement des murs pour éviter le ruissellement de l’eau, et les murs sont aujourd’hui recouverts de ciment pour plus d’étanchéité.

Si une maison en terre reste trop longtemps inhabitée, si la couverture du toit n’est pas rénovée tous les trois ou quatre ans et si ses murs ne sont pas régulièrement recrépis, la maison va disparaître, comme un château de sable quand la mer monte. Ces constructions portent le nom d’"architecture de l’éphémère.

 

 

D’une maison à durée de vie limitée à un bien immobilier.

 

Dans le temps, le destin de la maison était lié à celui de son propriétaire. C’est-à-dire que quand ce dernier mourrait, la maison aussi : l’édifice retournait à l’état de glaise, en attendant qu’un des descendants viennent utiliser l’emplacement ou la matière première pour sa propre maison.

Aujourd’hui, le prestige du ciment et de la tôle prennent le pas sur le mode de vie des africains. En effet, ces maisons « modernes » ont une cuisine intégrée alors que la cuisson des aliments s’effectue sur un feu de bois et des installations sanitaires alors que le village ne bénéficie pas de l’eau courante. Ces aménagements n’améliorent pas les conditions d’hygiène et ne facilitent pas la vie des habitants.

Actuellement, pour la construction des maisons, on utilise les parpaings en ciment montés par des maçons professionnels. Les toits en tôles sont largement utilisés (même en zone rurale) car c’est un matériau durable. La construction d’une maison est donc devenue un investissement qui a une valeur sociale et qui peut être transmis à ses descendants.

 

 

 

II/ Les différents types de constructions que l’on rencontre au Bénin

 

Les maisons sur pilotis :

 

Ganvié, comme d’autres villages, est une cité lacustre. En effet, lors des razzias esclavagistes des rois d’Allada puis d’Abomey au xviie siècle, les populations durent chercher refuge dans les régions marécageuses du lac. Au fil du temps, ces populations ont formées un groupe ethnique homogène : les Toffinus, « habitants de l’eau ».

Leurs maisons sont donc sur pilotis, c’est-à-dire montées sur des poteaux de bois, les murs sont en planches de bois, et les toits, autrefois en paille, sont aujourd’hui en tôles. Les habitants ont dû aménager des terrains de terre pour le bétail et pour que les enfants apprennent à marcher.

 

 Les tatas somba :

 

Cette architecture est typique du Nord du Bénin, dans l’Atakora. « Somba » est le nom générique qu’utilisait l’administration coloniale pour désigner ces populations montagneuses. Ce type d’habitat est utilisé par des peuples d’origines diverses, mais majoritairement par les Bètammaribè (Otamari au singulier).

On ne trouvera jamais de village à proprement parlé car les tatas sont isolés les uns des autres. Les habitations se dispersent donc beaucoup vers l’ouest, vers le Togo, au pays Tamberma, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ces habitations ont une dimension sociale, économique et défensive. Les tatas sont construits au milieu d’une parcelle où se trouvent pépinières, plants de tabac et mil blanc. Ces jeunes pousses seront ensuite repiquées dans les champs d’appropriation communautaire, en haute brousse, où l’on pratique la jachère et les feux de brousse. Une solidarité sociale s’est donc mise en place compte tenu de la rareté des terres cultivables.

Dans chaque tata, quelque soit son modèle, il n’y a qu’une seule entrée, et donc qu’une seule sortie. Elles font office de forteresses imprenables lors des attaques autrefois fréquentes.

 

Construction d’un tata :

 

Les murs sont faits de banco, un mélange de terre argileuse et d’eau. Ils sont ensuite recouverts d’un crépi d’argile et de bouse de vache qui est séché puis arrosé avec une solution à base de noix de karité et d’écorce de fruit de néré. Les greniers à l’étage, sont construits avec des tiges de fonio et des morceaux de termitières avec des toits en paille. Les terrasses sont faites de grandes traverses de bois sur lesquelles sont nouées des lianes recouvertes de banco. A cause des termites, les habitants font de petits feux au rez-de-chaussée et la fumée fait partir les insectes.

Chaque tata se distingue par ses entailles décoratives, semblables aux scarifications caractéristiques des Bètammaribè. Enfin, chaque maison a ses fétiches familiaux qui veillent l’entrée.

 

 La symbolique du tata : extrait de Les tatas de l’Atakora, Cotonou, 1999

 

Toute la culture des Bètammaribè peut se lire dans les tatas. L’entrée est toujours tournée vers l’ouest. Car les mauvais esprits, les vents froids et les pluies viennent de l’est. Le côté ouest est donc tourné vers les vivants et côté est vers les morts.

La stratification verticale est également chargée de sens. Le rez-de-chaussée symbolise l’enfer et la mort. Il y fait noir et l’on y trouve le bétail. Symboliquement, tout le bétail est destiné aux ancêtres puisqu’il est sacrifié avant d’être mangé. De la même manière, les vieux (« nul écran ne les sépare des ancêtres ») qui ne peuvent plus monter l’escalier et ne supportent plus la fraîcheur de la nuit, dorment en bas, au beau milieu du tata. Le toit en terrasse est comme la surface de la terre même : on y vit, on y mange, on y fait la cuisine. Les greniers se trouvent encore un peu plus haut. Ils abritent les semences, le symbole par excellence de la vie et de l’avenir.

Du nord au sud, les pôles opposés masculin et féminin sont visibles. Sur le côté nord, le grenier symbolise la femme et on y trouve les fétiches pour le gibier tué par les femmes ; du côté sud, le grenier et les fétiches appartiennent au domaine de l’homme. L’endroit pour faire la cuisine, à l’extérieur sur la terrasse, est toujours choisi côté nord.

La façade du tata est le visage de la maison. Parfois, on y aperçoit des petits yeux au-dessus de la porte. Une rangée de bâtonnets indique le nombre d’enfants de la famille. Devant le tata, plusieurs fétiches, dont de petits tertres en argile, symbolisent les membres de la famille en vie. Il y a aussi souvent au-dessus des portes, les trophées de chasse : crânes, pic de porc-épic, pattes de lapin ou d’agouti…

 

 Les maisons Peuls :

 

Les villages peuls n’existent pas. Dans la brousse on distingue des petits groupes de maisons, 3 ou 4, qui abritent une famille. Il s’agit de cases rondes faites en terre au toit de paille.

Pour des photos, cliquez sur le lien ci-dessous : 

https://plus.google.com/photos/101372938184988355569/albums/5884506437873915009



08/03/2011
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